Bordeaux Rive Droite - la Bastide - Darwin
Un quartier au dynamisme retrouvé
Pour localiser le quartier de la Bastide, le point de repère immédiat est tout simplement la Garonne. Si l'on veut dessiner le contour de la Bastide, on peut dire que ses limites sont les villes de Lormont pour sa partie Nord, de Floirac pour l'extrémité Sud et de Cenon pour sa limite Est.
Comme pour la rive gauche les artères principales longeant la Garonne sont les quais qui forment une voie linéaire entre Floirac et Lormont. Depuis Floirac on trouvera successivement les quais de la Souys et le quai Deschamps avec son parc aux Angéliques inauguré en octobre 2015. Après le pont de pierre on entre alors sur le quai des Queyries qui à partir de la rue Bouthier devient le quai de Brazza et se prolonge un peu au delà du pont Chaban Delmas.
Sur cette page :
- Place Stalingrad et avenue Thiers : les entrées historiques
- La caserne des pompiers de la Benauge et l'ancienne gare d'Orléans
- Un quartier vert avec jardin botanique, serres et son parc aux angéliques
- L'ancienne caserne Niel devenue l'Eco-quartier DARWIN
- Retour sur la période d'un quartier quelque peu malmené
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La rive d'en face et ses quartiers aux multiples facettes
Place Stalingrad et avenue Thiers : les entrées historiques
Pendant très longtemps pour se rendre à la Bastide depuis Bordeaux le pont de pierre était incontournable, et pour cause, il était le seul pont routier (la passerelle Eiffel assurant alors le trafic ferroviaire). Lorsqu'on venait de Bordeaux centre, la place Stalingrad était alors la porte d'entrée du quartier. A l'inverse, les visiteurs venant de Paris, de Libourne, de la cote des 4 pavillons ou des hauteurs de Cenon entraient par l'avenue Thiers, une artère pénétrante de 4 kilomètres. L'église Sainte Marie donnait aussi l'indication que l'on était bien arrivé à la Bastide.
Il aura fallu attendre avril 1965 pour que soit inauguré le pont Saint Jean et 1967 pour que le pont d'Aquitaine soit ouvert à la circulation. Pour autant les deux nouveaux ponts étant quelque peu excentrés, le pont de pierre restera encore une source importante de trafic pour relier les 2 rives.
Les habitudes commenceront à évoluer lorsque toute la partie centrale du pont de pierre se trouvera occupée par les voies du tramway laissant alors une seule voie de circulation dans chaque sens pour les automobiles. En 2013 l'inauguration du pont levant Chaban Delmas au niveau du quai de Brazza a également contribué à donner de nouvelles voies d'accès à ce quartier.
La place Stalingrad et l'avenue Thiers ont été parmi les premiers lieux de la ville à profiter de réaménagements liés à l'arrivée du tramway version Citadis. Il faut dire que l'avenue Thiers a été au cœur des tous premiers essais de l'unique ligne A de l'époque (inaugurée en 2003).
Aujourd'hui l'avenue Thiers est une artère commerçante dont la partie centrale est occupée par les voies du tramway.
La place Stalingrad est un pôle d'échange important pour les transports en commun : stations de tramway et de vélos en libre service (V3), arrêts de bus pour plusieurs lignes et à seulement quelques pas du ponton Parlier permettant d'accéder au Batcub.
Pour accueillir les arrivants venant du pont de pierre, un immense lion bleu est situé sur la place. Il s'agit de l'œuvre de l'artiste Xavier Veilhan qui faisait partie d'une commande d'ornements passée pour l'arrivée du tram actuel (au même titre que la colonne d'Ivan Theimer de la place de la Victoire). Apprécié ou critiqué, le lion bleu n'a en tout cas laissé personne indifférent et il appartient désormais au paysage.
La caserne des pompiers de la Benauge et l'ancienne gare d'Orléans
Alors que l'on traverse le pont de pierre, c'est un bâtiment symbole de l'architecture des années 50 (construit entre 1950 et 1954) qui attire le regard. On doit ce bâtiment de 5 étages à 3 architectes Adrien Courtois, Claude Ferret et Yves Salier. La réalisation de la façade en aluminium étant alors confiée à Jean Prouvé.
Sa couleur rouge ne laisse aucun doute, il s'agit bien d'une caserne de pompiers. Cette caserne est située à l'angle du quai Deschamps et de la rue de la Benauge l'une des artères importantes de la Bastide. La rue de la Benauge a d'ailleurs aussi donné son nom à l'un des quartiers de la rive droite.
L'usage actuel du bâtiment touche cependant à sa fin car il est prévu que les pompiers quittent le lieu aux environs de 2020. En raison de son architecture spécifique, la caserne a été classée par les monuments historiques. Lorsque le départ des pompiers sera effectif, elle trouvera une nouvelle utilisation après avoir bénéficié d'une rénovation devenue indispensable.
Autre symbole historique, les bâtiments en pierre blonde de ce qui était à l'origine la Gare d'Orléans. A l'époque Bordeaux comptait en effet 1 gare de chaque côté de la Garonne (l'autre gare de la Compagnie de chemin de fer du Midi étant devenue l'actuelle Gare Saint Jean).
Alors que les berges de la Garonne sur cette rive fourmillaient encore d'activités, la gare d'Orléans avait elle déjà perdu sa raison d'être première. Son bâtiment fut d'ailleurs l'un des premiers à afficher un état de délabrement qui jusque dans les années 90 finira par progressivement s'étendre à tout le quartier.
La photo ci-contre témoigne de l'aspect dégradé de l'édifice. Aujourd'hui totalement réhabilité le bâtiment de l'ancienne gare abrite plusieurs restaurants qui offrent une vue unique sur la Garonne et les façades de la place de la bourse. L'arrière accueillant désormais un multiplexe de cinéma (Mégarama). La gare d'Orléans n'a pas été la seule à bénéficier d'une bonne cure de jouvence. Dans le même secteur du quai des Queyries les rues Gustave Carde, Alaux, Raymond Lavigne, Nuyens, Reignier et Hortense ont également retrouvé une nouvelle jeunesse.
Banque Populaire, Mégarama, Sud Ouest, Batcub, Croisières fluviales ...
De grandes entreprises ont installé leur siège social sur la rive droite. En façade des quais se trouve la direction régionale de la Banque Populaire. Un peu plus loin, après avoir quitté son lieu historique qu'était l'ilot Cheverus, c'est le quotidien régional Sud Ouest qui a installé son siège social. Une implantation sur la rive droite qui s'est opérée quelques années après que le journal ait déjà installé son centre d'impression sur le quai de Brazza.
Nous n'oublierons pas de citer l'Eco quartier Darwin et son Magasin Général également implantés sur les quais, ou encore le Pôle Universitaire de Sciences de Gestion.
Côté Garonne on trouve plusieurs pontons, le premier est dédié aux activités d'un croisiériste (Croisières Burdigala) et le second, le ponton Yves Parlier, est utilisé pour les navettes fluviales Batcub. Un peu plus loin se trouve le ponton Montesquieu également destiné aux croisières fluviales avec principalement le Marco Polo (le Royal ne sortant plus que de façon exceptionnelle et l'Aliénor attendant une rénovation qui tarde à venir).
Le buste de Toussaint Louverture, restaurant sur pilotis et lieu de promenade
Un quartier vert avec jardin botanique, serres et son parc aux angéliques
Les berges de la Garonne de la rive droite ont aussi bénéficié d'un vaste effort de réhabilitation et constituent aujourd'hui une zone de promenade allant, pratiquement de façon continue, du pont Saint Jean jusqu'au pont Chaban Delmas. La dernière partie inaugurée en octobre 2015 concernait la tranche du Parc aux Angéliques (du nom d'une fleur endémique menacée et désormais protégée). allant du pont Saint Jean au pont de pierre.
Cette dernière partie du parc aux angéliques est venue prolonger, coté Garonne la promenade Michel Corajoud (en hommage à l'architecte ayant réalisé l'aménagement des quais actuels) qui existait déjà entre pont de pierre et pont Chaban Delmas.
La partie située quai des Queyries entre la rue Léonce Montelay et la rue Reignier étant la promenade Edmond Géraud.
Toujours en partant du quai des Queyries, entre l'allée Jean Giono et la rue Raymond Lavigne se trouve le jardin botanique.
Dans une suite logique qui est à découvrir par le visiteur, le jardin botanique comprend plusieurs secteurs bien définis : jardin aquatique, galerie des milieux, champs de culture, plantes pionnières, arborétum, jardin vertical avec des parcelles pédagogiques et l'Agora...
Il se termine à son extrémité rue Gustave Carde par des serres. Le jardin botanique revendiquait en 2015 plus de 1 700 plantes.
Des serres dont la structure verticale est composée de pins Douglas et l'habillage de verre semi-transparent laissent deviner la végétation. Ces serres couvrant une surface de 750m2 abritent des plantes des milieux méditerranéens réparties en 7 catégories avec un module permettant de découvrir les plantes carnivores.
Les sculptures du parcours urbain D'Antony Gormley aussi à la bastide
Lors de l'arrivée de la LGV à Bordeaux un programme culturel baptisé Paysages 2017 regroupait de nombreuses expositions et animations de tous ordres. Un parcours urbain était constitué de sculptures réalisées par l'artiste Antony Gormley. Trois de ces statues se trouvaient sur la rive droite. L'une en toiture de la halle Darwin, l'autre en face en pleine verdure et la troisième en bordure de Garonne quai des Queyries.
L'ancienne caserne Niel devenue l'Eco-quartier DARWIN
On ne peut pas parler de la rive droite ou de la Bastide sans évoquer l'ancien quartier Niel. Une surface de plus de 3 hectares occupée pendant très longtemps par la caserne Niel qui a donné son nom au lieu. Après le départ des militaires, comme une bonne partie de la Bastide, la zone était devenue une vaste friche. Quelques années d'abandon plus tard, le temps de la rénovation est venu avec le projet DARWIN.
Un magasin général, une épicerie bio, des entreprises... et une culture "responsable"
DARWIN est habituellement associé à l'expression Eco Système, on y parle également de développement durable, de "lieu alternatif"...
DARWIN est aussi un endroit où l'on retrouve tous les exemples de ce que l'on nomme selon les cas pépinières d'entreprise, couveuses, accélérateurs ou incubateurs. Ici de nombreuses start-up ont été, et sont, accompagnées dans le développement de leurs projets.
La volonté écologique est clairement définie et constitue le socle commun à toutes les activités se déroulant sur le site.
Comme tous les lieux se voulant novateurs, Darwin possède un certain nombre de codes qui ne sont pas nécessairement accessibles au non initié. Ceci explique sans doute que si confusément chacun s'accorde à trouver que Darwin est plutôt une bonne chose, bon nombre de bordelais se sentent encore bien éloignés de cet univers si particulier.
Economie : Darwin en quelques chiffres
Quelques chiffres permettront de se faire une idée concrète de ce que peut représenter Darwin aussi bien pour Bordeaux et la Métropole que pour cette partie du quartier de la Bastide.
Aujourd'hui, l'ensemble Darwin compte plus de 200 entreprises et serait fréquenté chaque année par 500 000 personnes. Les données qui suivent ont été rendues publiques au printemps 2017.
Elles sont issues d'une étude intitulée « Empreinte Socio-économique de Darwin » réalisée par « Utopies » un cabinet conseil en développement durable selon une méthode dite « Local Footprint ».
1500 emplois dans l'économie Française dont 900 sur Bordeaux Métropole
Cette étude révèle que « Darwin soutient plus de 1 500 emplois dans l’économie française dont 900 sur Bordeaux Métropole. Que pour chaque salarié travaillant sur le site, 2 emplois supplémentaires sont soutenus dans l’économie française (dont 1 dans Bordeaux Métropole) ».
Selon cette même étude, le modèle « en circuit court et responsable » du Magasin Général de Darwin soutient 25% d’emplois de plus qu’un modèle traditionnel. On apprend aussi que 90% des « Darwiniens » résident dans Bordeaux Métropole.
Un lieu de travail, mais pas seulement
Les motifs pour se rendre à Darwin sont aujourd'hui multiples. On peut y venir pour travailler dans des espaces dédiés au "Coworking", pour y déjeuner, pour y assister à l'une des nombreuses animations régulièrement proposées au public, ou encore... pour y faire du skate !
Lieu d'expression pour toutes les cultures
Le quartier de la Bastide, et plus particulièrement celui de la caserne Niel, était naturellement devenu le paradis des graffeurs alors qu'il était laissé à l'abandon. Avec la reprise d'une activité industrielle ou commerciale classique, les amateurs du Street Art sont habituellement priés d'aller voir ailleurs pour continuer à s'exprimer.
Le rejet n'étant pas dans l'esprit de Darwin qui est est aussi un lieu de culture, l'univers créatif sous toutes ses formes a été intégré au fonctionnement normal.
Ici, les anciens hangars de la caserne n'ont pas été voués à la démolition, mais seulement sécurisés dans leurs structures. Les murs offrent ainsi de vastes surfaces disponibles pour laisser libre cours à l'imagination fertile des artistes
Le skate Park de la rive droite
L'un des bâtiments situé sur le site de Darwin a été transformé en skate Park et bénéficie d'un équipement particulièrement apprécié par les adeptes de la discipline. Inattendu dans cet univers, on y trouve même un tram de la ville ayant depuis longtemps cessé de transporter des voyageurs.
Mention bien, mais peut (encore) mieux faire !
Dans cet univers dédié aux activités "responsables", au "développement durable", à la "culture bio" et où la fibre écologique est le maître mot, on pourrait penser que Darwin et ses "Darwiniens" ont (avec de nombreuses années d'avance) résolument tourné le dos à un certain mode de vie.
Récupération, recyclage ou optimisation des ressources sont certes l'ADN du lieu, pour autant il subsiste un signe qui démontre qu'il reste encore du chemin à parcourir avant que la mutation soit totale. Ce signe bien visible se nomme automobile !
Ainsi, le visiteur venant à Darwin s'attend à ce que, dans l'esprit du site, les déplacements soient eux aussi en mode "vertueux". Pourtant, alors qu'il est encore sur les quais ce même visiteur remarquera que les classiques parkings automobiles sont déjà bien remplis.
En entrant dans l'enceinte il pourra se sentir rassuré en découvrant dans l'allée centrale le parking destiné aux vélos. Un bel alignement de 2 roues ... dont un nombre non négligeable de scooters ! En déambulant entre les différents hangars, notre visiteur pourra alors légitimement se poser quelques questions en constatant que la voiture est décidément omniprésente. Il s'agit sans doute d'un thème qui montre l'une des limites d'un "Eco système" ayant encore devant lui une belle marge de progression.
Retour sur la période d'un quartier quelque peu malmené
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'au cours des 40 dernières années le quartier a rencontré des fortunes diverses. Heures de prospérité, pour un secteur ouvrier et populaire, suivies d'une longue période assimilable à une descente aux enfers dont les causes sont multiples.
De façon convenue il est de bon ton de parler de "la crise" pour justifier cette période ou le quartier s'était transformé en no man's land. S'il est vrai que certains secteurs d'activité ont été frappés et que quelques usines ont fermé leurs portes, volonté ou désintérêt politique du moment pour ce quartier et pression foncière sont sans doute aussi des éléments à intégrer pour expliquer l'ampleur du phénomène.
Alors que j'étais jeune photographe totalement débutant j'ai réalisé en 1990 depuis l'autre rive ces 2 photos qui représentent une période charnière pour cette zone. Dégradation visible, activités résiduelles, quartier encore debout avant d'être totalement rasé...
Sur la photo ci dessus on remarque l'état de délabrement de l'ancienne gare d'Orléans avec à l'arrière une partie où les bâtiments ont déjà été supprimés du paysage. Sur la photo du dessous, l'alignement des containers est l'un des derniers signes visibles d'une activité.
Avant leur démolition, on distingue en façade des quais les différents commerces qui rythmaient quelques années plus tôt la vie des bastidiens. Restaurant, coiffeur, batteries automobiles, tabac bar restaurant ... et l'enseigne Conforama qui était la toute dernière encore en activité. On mesure aisément le chemin parcouru entre cette photo et ce qu'est aujourd'hui le quai des Queyries !
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