La Grosse Cloche, une porte de Bordeaux
La plus ancienne porte de la ville encore visible
Sur cette page :
- La grosse cloche sur les armoiries de Bordeaux
- La cloche de 7 750 kilos s’appelle Armande Louise
- Un monument avec horloges et prison
- Un court métrage « L’Horloger de la Grosse Cloche de Bordeaux »
- Un timbre poste pour la Grosse Cloche
- Carte postale ancienne : la vision d'hier
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La Grosse Cloche a donné son nom à l'ensemble du bâtiment
Au bout de la rue Saint James, au pied de Saint Eloi, face à la rue du Mirail et en léger retrait du cours Victor Hugo se trouve la Grosse Cloche.
Si pour désigner les autres portes de la ville on parle de la porte Cailhau, de la porte de Bourgogne, de la porte d'Aquitaine ou de la porte Dijeaux, l'usage a fait que pour désigner cette porte les bordelais utilisent un raccourci. Mais il faut bien comprendre que quand on parle de "la grosse cloche" à Bordeaux, la plupart du temps, on fait référence non pas à la seule cloche, mais bien au monument entier.
Comme on peut le constater sur la vue aérienne ci contre, à la différence des autres portes de Bordeaux qui sont sans liaison directe avec d'autres bâtiments, ici la Grosse Cloche reste imbriquée dans les constructions voisines et notamment avec l'église de Saint Eloi. Cette imbrication se vérifie également à l'arrière avec les habitations des rues Teulère et de Guienne
La grosse cloche sur les armoiries de Bordeaux
Ce monument à l'origine incorporé aux remparts du XIIIe siècle a subi de nombreuses modifications qui se sont étalées du XIVe au XVIIIe siècle. Clocher de l'ancien hôtel de ville (siège des Jurats), la grosse Cloche figure sur les armoiries de Bordeaux.
Le léopard au sommet de la Grosse Cloche
La grosse cloche est surmontée par une girouette avec un animal dont on nous dit souvent qu'il s'agit du léopard d'or symbole de la Guyenne. Plus vraisemblablement, ce léopard serait en fait celui hérité des rois d'Angleterre pendant la domination anglaise de Bordeaux.
La cloche de 7 750 kilos s’appelle Armande Louise
Si comme nous l’avons vu lorsqu’on parle de la grosse cloche à Bordeaux on désigne le monument dans son ensemble, il n’est pas superflu de s’attarder sur la cloche elle-même. Une cloche qui a sa propre identité, « Armande-Louise » est son nom de baptême.
La cloche que l'on peut voir et entendre aujourd'hui n'est pas la cloche d'origine, ce serait même la sixième à occuper l'emplacement. Elle a pris la place de la cloche précédente qui se serait fêlée en sonnant le tocsin pour signaler un incendie en mars 1774.
Coulée en 1775 par Jean-Jacques Trumeau (fonderie familiale du quartier Saint Eulalie), Armande Louise qui sonne le Fa pèserait 7 750 kilos. Ses dimensions viennent justifier son titre de grosse cloche avec une hauteur de 2 mètres, et un diamètre également de 2 mètres pour sa partie large en bas et déjà 1 mètre pour sa partie étroite au sommet.
Lorsqu'on est au pied de l'édifice on voit que quelque chose est gravé au centre de la cloche (la robe), sans pour autant pouvoir en distinguer les détails qui sont pourtant nombreux. En fait il s'agit des armes de France et de la ville, ainsi que les armoiries de son parrain et de sa marraine qui étaient respectivement le Maréchal de Richelieu (alors gouverneur de la Guyenne) et la duchesse d'Aiguillon.
Lorsqu'on est proche de la cloche on remarque qu'elle comporte également de longues lignes de texte.
Sur le pourtour figurent entre autre des inscriptions qui précisent en latin l'utilité d'Armande Louise " convoco arma, signo dies, noto horas, compello nubila, concino laeta, ploro rogos". Il y a quelques années, une plaque a été apposée sous le passage de la Grosse Cloche. Cette plaque rappelle et traduit cette inscription latine qui figure sur la cloche :
- J'appelle aux armes
- J'annonce les jours
- Je donne les heures
- Je chasse l'orage (les nuages)
- Je sonne les fêtes
- Je crie à l'incendie
Dans cette énumération il manque la formule "ploro rogos" qui figure aussi sur la cloche et doit pouvoir se traduire à peu près par " Je pleure les morts ".
La plupart du temps la grosse cloche est au repos et si on entend de loin le son unique qui la caractérise, il faut vraiment être au pied de la porte et au bon moment pour voir la grosse cloche en action. J’ai pensé intéressant de réaliser ces quelques vues où l’on peut voir en détail les différentes parties de la cloche, le joug et les anses, le battant et le marteau. En quelques photos on y voit Armande Louise dans ses différentes positions alors qu’elle est en action.
On peut l'entendre à midi le premier dimanche de chaque mois
Pour avoir l’occasion de voir et d’entendre Armande Louise, il faut se trouver rue Saint James à des heures et dates bien précises car elle ne sonne que rarement. Néanmoins touristes et bordelais pourront assister à ses envolées plus souvent car désormais c'est à midi le premier dimanche de chaque mois que la cloche entre en action pendant un quart d’heure.
Un rythme multiplié par deux car jusqu'en juillet 2016 Armande Louise ne retentissait que 6 fois par an à 11 heures le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet, 28 août (anniversaire de la libération de Bordeaux) et enfin le 11 novembre.
Un monument avec horloges et prison
Depuis l'édition 2012 des journées du patrimoine, il est possible de découvrir ce qui se cache derrière les épais murs de la Grosse Cloche. En effet, de façon régulière l'Office de Tourisme de Bordeaux propose des visites du monument.
Après avoir gravi les anciennes marches, le visiteur pourra découvrir rouages, tringleries et autres éléments qui constituent le mécanisme de l'horloge. Une horloge mise en place en 1912 et qui a été construite par Gaston Guignan un horloger bordelais installé cours Saint Jean (actuel cours de la Marne).
En regardant à l'extérieur les horloges de façon attentive, le visiteur pourra remarquer quelques cadrans, aiguilles ou fenêtres inhabituelles. L'explication est simple, en plus de l'heure l'horloge donnait aussi le quantième du mois, le jour de la semaine ainsi que... les phases de la lune !
Plus surprenant, un lieu de détention avec sa geôle
Plus surprenant, derrière une épaisse porte, le visiteur pourra pénétrer dans une ancienne geôle avec barreaux et dont les murs portent encore la trace laissée par les occupants du lieu.
Un court métrage « L’Horloger de la Grosse Cloche de Bordeaux »
Pour que le cœur d’Armande-Louise puisse continuer à battre, l'horloge, véritable bijou du patrimoine de Bordeaux, a récemment fait l’objet d’une restauration dans les Pyrénées. Remis en place depuis février 2020 elle a pu retrouver son fidèle visiteur, M.Jean-Louis Duverger, Maitre Horloger qui, depuis maintenant une dizaine d’années, fait les cents marches pour remonter cette précieuse horloge.
Dans un court métrage intitulé « L’Horloger de la Grosse Cloche de Bordeaux » réalisé la même année, par Marc Churin (Fygostudio), le métier d’horloger y est mis en lumière et l’on peut y voir dans une certaine intimité M.Duverger à l’œuvre dans son atelier l’Horlogerie d’Antan et dans la tour du Beffroi de l’ancien Hôtel de Ville. Trois minutes, durant lesquelles vous pouvez vous immerger dans son univers… hors du temps. Et pour en savoir plus sur la Grosse Cloche, le blog de Fleur Borde.
Un timbre poste pour la Grosse Cloche
En mai 2011 la Poste a émis un timbre qui est consacré à la Grosse Cloche de Bordeaux. Une vue que les visiteurs de 33-bordeaux.com auront sans doute reconnue.
Ce timbre poste est désormais assez difficile à obtenir car il a été émis seulement en carnet de 10 timbres différents dans le cadre d'un « collector » intitulé « L'Aquitaine comme j'aime ». Pour l'acquérir il faut donc commencer par le trouver puis ensuite faire l'effort d'acheter un bloc de 10 timbres dont un seul concerne la grosse cloche. Cet ensemble porte le nom de Collector Aquitaine 2011.
Carte postale ancienne : la vision d'hier
Sur cette carte postale datant d'un siècle, on remarque que le monument en lui même n'a subi aucune transformation. Fruit d'un ravalement relativement récent, la pierre est simplement plus blanche de nos jours.
C'est plutôt dans l'environnement qu'il faut chercher les différences : le kiosque avec sa réclame pour le "chocolat Menier" et les bâches des magasins ont disparu du paysage, les enseignes "à la Dame Blanche" et "à la Grosse Cloche" également et désormais la rue est piétonnière.
[ Document Carte Postale - collection personnelle ]
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